Archives de Tag: Gauche

Dernière surprise à Hénin-Beaumont

Marine Le Pen n’aura jamais été aussi proche du but. Et pourtant, elle chute aux portes de l’Assemblée nationale à l’issue d’une campagne redoutable qui avait déjà vu l’élimination de Jean-Luc Mélenchon dès le 1er tour. Mais la défaite est encore plus amère pour le Front National puisque la victoire s’est jouée sur le fil pour le candidat socialiste qui devance sa rivale que de 118 petites voix. La victoire de Philippe Kémel témoigne ainsi de l’efficacité de la dynamique du rassemblement républicain qui s’était articulée derrière sa candidature. Il a assurément pu bénéficier d’un report de voix massif des électeurs de Mélenchon, d’une partie de la droite modérée et du centre. Cependant, cette victoire de justesse ne dissimule aucunement l’enracinement incontestable du Front National dans le bassin minier. En effet, Marine Le Pen arrive en tête dans sept des quatorze municipalités de la circonscription prouvant ainsi que le vote FN n’est plus simplement un vote de protestation mais bien d’adhésion. La candidate frontiste a mis le paquet pour faire d’Hénin-Beaumont son fief et a ainsi réussi à faire oublier son appartenance à un parti d’extrême droite en se noyant dans le paysage local. En effet, en s’implantant depuis 2006 sur une terre de gauche dévastée par un chômage massif et de fulgurantes destructions d’emplois, Marine Le Pen est apparue comme la seule candidate du monde ouvrier face à une gauche notabilisée et clientéliste. Mais la dénonciation des affaires de corruption qui minent la fédération socialiste du Pas-de-Calais et de la gestion calamiteuse d’Hénin-Beaumont par l’ancien maire, Gérard Dalongeville qui a été démis de ces fonctions en 2009 pour « détournement de fonds, faux en écriture, et favoritisme » n’a apparemment pas été suffisante pour venir à bout de Philippe Kémel dans une région encore considérée comme le bastion du socialisme. En menant une campagne de terrain en toute discrétion, le candidat socialiste a su capitaliser sur le succès de François Hollande dans une circonscription qui l’avait couronné de plus de 60 % des suffrages. Surtout, en restant insensible aux attaques du Front National et en refusant de débattre avec Marine Le Pen, Philippe Kémel a évité tout affrontement direct préférant alors se consacrer aux sujets de fond. Cependant, le candidat socialiste a presque exclusivement mené campagne dans son fief Carvin, ainsi que dans la commune voisine de Libercourt, villes les plus peuplées de la circonscription après Hénin-Beaumont. Ces deux communes où il atteint 53 et 57 % ont permis d’inverser la balance, notamment à Hénin-Beaumont où Marine Le Pen a dépassé les 55 %. Raison de plus pour le Front National de s’indigner contre la victoire de Kémel. En effet, ces deux villes ont été intégrées à la 11e circonscription à l’issue du redécoupage administratif de 2012. Le Parti socialiste a gagné de peu, mais le Front Nation intensifie son implantation dans le bassin minier, de quoi faire redouter une opposition frontiste pour les prochaines municipales aux maires socialistes et communistes de la circonscription.

Une chose est certaine. Les médias n’ont pas encore fini de parler d’Hénin-Beaumont… En effet, Marine Le Pen a demandé un recompte des bulletins compte tenu de l’écart de 118 voix entre les deux candidats qu’elle considère comme de la tricherie. Pour ce faire, la candidate du Front National n’a pas manqué de rappeler que Philippe Kémel avait déjà été soupçonné de tricherie lors de l’investiture socialiste. La Préfecture ayant refusé la requête de Marine Le Pen, le Front National va rapidement déposer un recours sur la table du Conseil Constitutionnel pour faire invalider l’élection. Dans le même temps, Jean-Luc Mélenchon a annoncé son intention de s’implanter localement et d’ouvrir une permanence du Parti de Gauche à Hénin-Beaumont où il sera présent une fois par semaine afin de combattre durablement le Front National au cœur. Mais surtout, ce sont les municipales de 2014 qui attirent déjà tous les regards et les ambitions. En effet, Steeve Briois, suppléant de Marine Le Pen a d’ores et déjà annoncé son ambition de briguer la Marie d’Hénin-Beaumont, tout comme l’ancien maire Gérard Dalongeville dont le procès se tiendra courant 2013. A Hénin-Beaumont, les habitants n’en sont pas au dernier rebondissement. Affaire à suivre…

Actualisation : La bataille qui avait opposé Marine Le Pen et Mélenchon est loin d’être terminée. La présidente du tribunal correctionnel de Béthune a fixé au 11 octobre l’audience concernant l’affaire des faux tracts.

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L’actualité et les résultats du 2nd tour à Hénin-Beaumont en direct

Résultats 2nd Tour (11ème circonscription)

Philippe Kémel est élu député de la 11ème circonscription du Pas-de-Calais.

La victoire de Kémel témoigne de l’efficacité de la dynamique du Front Républicain qui s’était articulée derrière sa candidature. Ainsi, il a pu bénéficier d’un report de voix massif des électeurs de Mélenchon, du reste de la gauche, et d’une partie de la droite modérée.

Abstention : 40,82%

Résultats 2nd Tour (Ville d’Hénin-Beaumont)

Les résultats de la ville d’Hénin-Beaumont sont à prendre avec précaution. En effet, Marine Le Pen y avait recueilli 48,21 % des suffrages, soit 5,85 points au-dessus lors du premier tour.

22h37 – La demandé de recomptage des bulletins a été refusé par la Préfecture. Le Front National annonce qu’il déposera donc un recours au Conseil Constitutionnel pour faire invalider l’élection.

21h54 – Marine Tondelier (EELV) condamne les méthodes du Front National en disant que « l’élection aurait pu être invalidée » en raison des tracts anonymes et de l’affichage sauvage.

21h46 – Steeve Briois (FN) déclare que « ce soir, il n’y a ni perdant ni gagnant » et dénonce des « milices communistes » qui auraient distribués des tracts hier sur le marché de Méricourt.

21h26 – Martine Aubry salue la victoire de Philippe Kémel.

21h00 – Marine Le Pen demande un recomptage des voix auprès de la Préfecture.

20h52 – Une dizaine hommes armés ont été arrêtés par la police à Hénin-Beaumont.

20h50 – Jean Marie Le Pen accuse Jean Urbaniak (MoDem / UMP) d’être a l’origine de la défaite de Marine Le Pen. En effet, le candidat du MoDem soutenu par l’UMP à appeler à voter pour Philippe Kémel au second tour.

20h00 – Marine Le Pen arrive largement en tête dans la ville d’Hénin-Beaumont avec plus de 55% des voix.

18h00 – Fermeture des bureaux.

17h00 – Le taux de participation à 17h dans le Pas-de-Calais s’élève à 45,67 %. Pour le 1er tour, il était, à cette heure-ci, de 47,50%..

12h00 – Le taux de participation à midi est de 17,65 % dans le Pas-de-Calais. La semaine dernière, il était, à la même heure plus faible, à 15,83 %.

11h15 – Marine Le Pen et Steeve Briois, son suppléant, votent au bureau de l’école Jean-Jacques Rousseau d’Hénin-Beaumont où elle avait recueilli 48,88 % des suffrages au premier tour.

10h00 – Phillipe Kémel, le candidat socialiste vote à Carvin, la commune dont il est le Maire avant de faire une tournée de la circonscription.

08h00 – Ouverture des bureaux de vote dans les 14 communes de la 11ème circonscription.

Résultats du 1er Tour

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La guerre des fronts n’aura pas lieu

Jean-Luc Mélenchon perd pour la seconde fois le duel qu’il avait engagé avec Marine Le Pen. La présidente du Front National, bien implantée localement est arrivée en tête du premier tour avec plus de 40 % des voix. Mais surtout, le candidat du Front de Gauche a été devancé par son concurrent socialiste, Philippe Kémel qui sera donc au second tour. Pourtant favori des sondages, Mélenchon n’a pas réussi son pari de se présenter face Le Pen dans un duel inédit dans l’histoire de la Ve République.

Jean-Luc Mélenchon, arrivé surprise à Hénin-Beaumont quelques jours seulement après la présidentielle n’avait que quatre semaines pour séduire. Cela ne l’a pas empêché de mener une campagne dynamique, en multipliant les réunions publiques, les meetings en plein air et surtout en menant une marche pour la fraternité et contre l’austérité qui avait alors rassemblé plusieurs milliers de personnes. Mélenchon a ainsi fait revivre la mémoire ouvrière en s’appropriant les symboles du bassin minier. Le leader du Front de Gauche avait également engrangé le soutien du MRC, véritable force de frappe de la circonscription, et de certains élus socialistes, convaincus que Mélenchon pouvait alors instaurer une « gauche sans complexe et sans casserole ». En effet, Mélenchon, conscient que élection se jouait au premier tour, pariait sur une mobilisation massive de l’électorat socialiste en apparaissant comme la relève à gauche dans un département où le PS est fragilisé dans des affaires de corruption et de clientélisme. Mais cela n’aura pas suffi à Mélenchon pour s’imposer devant le socialiste, Philippe Kémel, jusqu’alors considéré comme « le plus connu des candidats inconnus ». Mais la défaite est encore plus amère pour Mélenchon quand on sait qu’il n’y a que milles voix d’écarts entre les deux candidats.

Le candidat du PS avait pourtant mené une campagne sans grande originalité, incarnant à merveille la « normalité » engagée par Hollande lors de la présidentielle. En effet, cet ancien professeur d’économie logistique, au profil très technocratique paraissait bien effacé face au duel front contre front et tout le battage médiatique qui s’articulait autour des candidatures de Mélenchon et de Le Pen. Mais c’est cependant cette campagne un peu terne qui fut sa principale force. En s’appuyant sur sa légitimité de représentant de la majorité présidentielle dans une circonscription qui a voté à plus de 60 % pour Hollande au second tour de la présidentielle, Philippe Kémel a su offrir une perspective rassurante aux électeurs. Fort de son expérience de terrain en tant que Maire de Carvin, deuxième ville de la circonscription, et Vice-Président du Conseil régional a conférer une dimension locale et traditionnelle à sa campagne en se tenant à l’écart de la bataille entre les deux fronts à Hénin-Beaumont reclus dans sa Mairie de Carvin. Ainsi, Kémel s’est contenté d’une seule réunion publique à l’occasion de la visite de soutien de Martine Aubry, qui n’avait pas cédé face aux demandes de certains élus locaux qui plaident en faveur du désistement du candidat socialiste en faveur de Mélenchon dès le premier tour. Philippe Kémel avait également l’avantage de n’être en rien associé aux affaires de corruption et de clientélisme qui minent la fédération socialiste du Pas-de-Calais. Mais surtout, Phillipe Kémel doit incontestablement sa présence au second tour à son fief de Carvin, seule municipalité de la circonscription où il est arrivé en 2e position.

L’équipe de campagne de Mélenchon s’accorde à justifier la défaite de Mélenchon par la publication d’un sondage juste avant le premier tour plaçant Philippe Kémel comme le candidat le mieux placé pour battre Marine Le Pen au second tour. Le candidat socialiste disposant alors d’une majorité plus confortable a donc pu bénéficier d’un vote utile de taille puisque lui permettant sa qualification au second tour au nez et à la barbe de Mélenchon qui n’apparaissait alors pas en mesure de battre le Front National. En effet, Mélenchon est tenu comme responsable de toute l’agitation médiatique déferlant sur Hénin-Beaumont qui finissait par agacer nombre d’habitants. Même si le Front National était lui aussi impliqué dans ce battage médiatique, Mélenchon, arrivé plus tardivement est considéré comme le principal coupable de ce climat de tension. Même si Mélenchon a centré sa campagne sur le terrain social en défendant l’augmentation du Smic à 1700 €, il est plus apparu comme revanchard de Marine Le Pen, menant une bataille personnelle et non électorale. Ainsi, le candidat du Front de Gauche n’est pas parvenu à se défaire de son image de « parachuté » surtout lorsqu’il avait face à lui, Marine Le Pen implantée depuis 2006 à Hénin-Beaumont et bénéficiant du solide soutien de militants de terrain qui ont collé et tracté sans relâche. Les fameux faux tracts appelant à voter pour le candidat du Front de Gauche en français et en arabe ont aussi participé à éliminer Mélenchon dès le premier tour. En effet, nombreux furent les habitants de la 11e circonscription à n’y avoir vu que du feu.

Mélenchon éliminé, le PS et son représentant, Philippe Kémel doivent désormais affronter seuls Marine Le Pen, déjà très agressive envers son nouvel opposant qu’elle considère comme un candidat « inodore, incolore, sans saveur, sans portée, et donc inutile ». Surtout, elle lui reproche de ne pas avoir dénoncé la gestion calamiteuse de l’ancien Maire d’Hénin-Beaumont, Gérard Dalongeville, démis de ces fonctions pour corruption, détournement de fonds, faux en écriture et favoritisme. Après la bataille front contre front, la guerre Front national contre Front républicain risque d’être brutale à Hénin-Beaumont. Cependant, les militants socialistes restent confiants. Marie Le Pen fait certes 42 % dès le premier tour, mais il lui sera difficile de mobiliser pour le second tour, ne pouvant tabler que sur quelques maigres réserves de voix. Fort de son enracinement local, Philippe Kémel pourra quant à lui bénéficier d’un soutien massif des électeurs de Mélenchon et aussi de la droite modérée et républicaine qu’incarne le candidat du MoDem soutenu par l’UMP, Jean Urbaniak. Derrière cette surprise qu’est l’élimination de Mélenchon au premier tour, il faut tout de même rappeler que l’abstention a atteint 42 % dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais. Ainsi, le destin de la 11e circonscription est désormais entre les mains des abstentionnistes.

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Rose Mafia, le retour

A la veille d’un scrutin qui s’annonce plus serré que jamais, Gérard Dalongeville s’invite dans la campagne électorale. L’ancien maire d’Hénin-Beaumont, démis de ses fonctions en 2009 pour corruption, détournement de fonds, faux en écriture et favoritisme vient de publier le second tome de son livre-révélation sur les pratiques douteuses de la fédération socialiste dans le Pas-de-Calais. Dans Rose Mafia, Gérard Dalongeville dénonçait le système de financement du PS du Pas-de-Calais prouvant qu’il n’était qu’un maillon de la chaine dans un réseau mafieux regroupant de nombreux élus du département. Il avait ainsi participé à révéler les pratiques du député de la circonscription voisine et homme fort du département, Jean-Pierre Kucheida, depuis exclu du PS et visé par une enquête pour abus de biens sociaux. Ainsi, la publication du second tome de Rose Mafia qui s’accompagne de nouvelles révélations risque de désavantager le Parti Socialiste pour le premier tour des législatives. Mais surtout, Gérard Dalongeville, jusqu’à présent sous contrôle judiciaire, compte bien peser dans cette campagne électorale déjà marquée par la tension qui règne entre Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen à Hénin-Beaumont. En effet, il a annoncé son soutien auprès du candidat socialiste dans la 11e circonscription, Philippe Kémel. Même si ce dernier a l’avantage de n’avoir jamais été impliqué dans les dérives affairistes de la fédération socialiste du Pas-de-Calais, l’arrivée inattendue de Gérard Dalongeville dans la campagne pourrait laisser le champ libre à Mélenchon et à Le Pen. En effet, le candidat du Front de Gauche mise sur l’image abimée du PS local pour séduire les électeurs socialistes. Quant à Marine Le Pen, elle avait fait de la dénonciation de cette gauche notabilisée et clientéliste la clef de son implantation à Hénin-Beaumont et compte bien profiter de la publication du second tome de Rose Mafia pour viser une nouvelle fois le Parti Socialiste du Pas-de-Calais. Ainsi, cette consigne de vote de Gérard Dalongeville pourrait coûter cher à Philippe Kémel qui doit déjà faire face à un manque de notoriété et des divisions locales. En effet, ses adversaires l’accusent de tricherie à la primaire interne où il n’a été désigné que par 96 voix d’avance. C’est dans ce contexte délétère que les visites de soutiens de Martine Aubry, très populaire dans le département et du Premier Ministre Jean-Marc Ayrault avaient pour objectif de faire oublier aux habitants les malversations présumées du PS dans le Pas-de-Calais et de placer la candidature de Philippe Kémel dans le cadre de la majorité présidentielle dans une circonscription qui avait voté à 60 % pour François Hollande lors de la présidentielle.

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Marine Le Pen est-elle de gauche ?

Bastion historique du socialisme et berceau du mouvement ouvrier, Hénin-Beaumont est incontestablement une terre de gauche. On peut ainsi se demander pourquoi Marine Le Pen, présidente d’un parti d’extrême droite fait-elle des scores records dans cette municipalité du bassin minier ? A force de dénoncer les dérives de la droite républicaine, de refuser d’être étiquetée d’extrême droite, Marine Le Pen serait-elle en train de se positionner à gauche ?

Marine Le Pen cherche à effacer sa réputation d’ « extrême » repoussant les électeurs pour adopter une posture plus « sociale » et ancrée dans la démocratie. C’est sur ce principe que repose toute sa stratégie de dédiabolisation. Pour ce faire, Marine Le Pen s’est de plus en plus prononcée sur des thèmes économiques.

Alors que le Front National était ouvertement ultralibéraliste du temps de Jean-Marie Le Pen, son discours économique a bien dû s’adapter face aux ravages de la mondialisation et aux crises successives du monde libéral. Ainsi, il est incontestable qu’en matière économique, Marine Le Pen reprend des thèmes de gauche, voire d’extrême gauche. En effet, la présidente du FN veut un Etat fort, désire nationaliser les banques en temps de crise, appelle à la réindustrialisation et reprend les attaques contre les marchés tout-puissants. Marine Le Pen s’est également prononcée pour le maintien de l’âge de la retraite à 60 ans et contre la suppression des 35 heures.

Le changement de discours du FN est compréhensible. En effet, Marine Le Pen est obligée d’attirer de nouveaux électeurs populaires à son socle électoral traditionnel. Ainsi, la dirigeante du FN a choisi en Hénin-Beaumont la terre idéale pour en faire son laboratoire d’idées en matière économique surtout quand cette municipalité est dévastée par un chômage massif et de fulgurantes destructions d’emplois. Les gens d’Hénin-Beaumont n’ont pas la haine de l’immigré, ils veulent simplement espérer. Ils trouvent ainsi dans le vote Marine Le Pen un vote de de souffrance et de désespérance social face à une gauche notabilisé et clientéliste qui ne comprend plus rien au monde ouvrier.

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Marine Le Pen & Hénin-Beaumont

C’est sans surprise que Marine Le Pen a annoncé sa candidature pour les législatives d’Hénin-Beaumont. En effet, la candidate frontiste a collectionné les scores au-dessus de 30 % au premier tour de la présidentielle dans les communes de la 11e circonscription et espère bien transformer l’essai aux législatives.  Arrivée en 2007 la candidate frontiste avait alors mis le paquet pour faire d’Hénin-Beaumont son fief et son laboratoire d’exemple pour son discours national. En effet, Hénin-Beaumont était pour elle la terre idéale puisque ravagée par la désindustrialisation, le chômage et mise sous tutelle en raison de la gestion catastrophique d’une succession de maires de gauches incarnant les dérives affairistes du Parti socialiste local.  Ainsi, Hénin-Beaumont réunit toutes les conditions où le FN peut prospérer. Profitant de l’actualité et de chaque fait divers Marine Le Pen s’est rapidement  imposée comme incontournable de la politique locale à coup de tracts et de présence sur les marchés. De plus, en dénonçant un Parti Socialiste clientéliste qualifié de « Mafia socialiste » Marine Le Pen apparaissait alors comme seule représentante du mouvement ouvrier.

Mais l’enjeu de sa candidature est encore plus important quand on a face à soit celui qui fut son pire ennemi lors de la présidentielle : Jean-Luc Mélenchon. Face à la déferlante médiatique suscitée par la présence du candidat du Front de Gauche sur ses terres, Marine Le Pen a décidé d’adopter la stratégie de l’évitement et de l’indifférence à son égard. En effet, à l’exception d’un tract dénonçant son « parachutage », Marine Le Pen s’est bien gardée de ne pas prononcer le nom de Mélenchon lors de sa déclaration de candidature et  faisant du candidat socialiste son « principal adversaire ». Même si le FN tente de minimiser l’impact de la candidature de Jean-Luc Mélenchon, en écartant la stratégie de « dédiabolisation » et mettant au cœur de son discours l’immigration, la sécurité et le droit de vote des étrangers, Marine Le Pen prouve son embarras face à l’arrivée du candidat du Front de gauche. Fort de ses 31, 42 % dans l’ensemble de la 11e circonscription du Pas-de-Calais, c’est tout naturellement que Marine Le Pen apparaît comme la favorite pour ce scrutin. Cependant, la gauche est optimiste. En effet, même si Marine Le Pen fut candidate aux législatives de 2007 ainsi qu’aux municipales de 2008 et 2009, elle ne remporta aucun scrutin. De plus, la présence de Marine Le Pen au second tour déclenchera automatiquement un front républicain.

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